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Nous partîmes donc de Montpellier à 6h00 du matin, l'air frais tout ça tout ça nous ravivant sur le long périple qui devrait nous mener à notre destination : Les gorges d'Héric :
Arrivés sur place après moultes temps de trajet dans une voiture qui de mon côté était à l'agonie en ce qui concerne l'électrique de bord, nous parvînmes enfin aux-dites gorges. Premier constat. Il fait froid. Il fait très froid. On est tout en bas des gorges, la mission si toutefois on l'accepte (et le futur proche révêlera que non on l'a pas acceptée) est de se rendre en haut de la grosse montagne sur la photo.
Avec déjà 50 à l'heure d'un vent glacial 850 m plus bas, je vous laisse deviner à quel point la motivation était à son comble. Flanker lui, ne réalisait pas encore, il n'avait jamais fait le parcours !
Sur le point de partir, j'ouvre la malle pour récupérer les vivres. Premier constat, le sac n'est pas dans la malle. Il doit être sur la banquette. Non il n'y est pas. Dévisageant alors le faciès Alsacien de mon cher compère, je lui demande "ils sont dans ta voiture, tu les as pris hein ? ". "Non, je croyais que tu l'avais fait! "me répond-il...
30 minutes plus tard et un rapide tour à la superette du coin pour acheter les plats typiques du coin (un saucisson et du fromage, ben ouais fallait pas s'attendre à du homard...), nous revoici devant la gorge. Premier constat, le vent n'a pas faiblit. Second constat... J'ai sommeil. Nous partons malgré tout.
Les gorges d'Héric livrent un spectacle formidable de reliefs taillés de manière quasi rectiligne, se trouvant au fond du gouffre, la vision en est écrasante. Le vent aussi d'ailleurs (vous entendrez beaucoup parler du vent, c'est un très bon acteur alors je l'ai gardé au casting). Nous arrivons finalement, bien refroidis quand même au village de Héric, qui se trouve au fond de la gorge. Je vous laisse faire votre blague de merde.
Mais bon, on a encore 600 mètres à monter, sur un parcours qui fait 1500 m de long (ouais ça monte dans le coin ça monte). On grimpe donc tout ça, et là stupeur. J'ai rien bouffé au matin, et il devient nécessaire de s'arrêter pour bouffer un truc, sans quoi je vais finir dans les pommes et le pauvre flanker qui s'oriente aussi bien qu'une bergère en plein Paris ne survivrait pas longtemps... (les mouflons et les sangliers rodent dans les parages, et ils n'aiment pas les Alsaciens... En revanche, il y'a une colonie de blaireaux, qui se sont toujours montré très accueillants à leur égard
).Finalement, on arrive au sommet, et au village de Douch (rien qu'au nom, vous comprendrez pourquoi y'a pas de photo). On bouffe, et là je persuade Flanker que non, l'idée de la montagne escarpée qu'il faut escalader sans équipement avec 80 à l'heure de vent et -15 ressenti, c'est pas la meilleure idée du monde...
Nous repartons donc de Douch pour arriver sur le plateau qui surplombe la région. Là par contre on s'en prend vraiment plein la gueule.
Il n'a ni neigé ni plu depuis une semaine, pour donner une idée de la chaleur qui règne là haut :
Donc bon on l'aura compris, il pèle sec, tel le soldat de la Wehrmacht en pleine Toundra, je me reproche "Ach zuuu, bourkoi che n'ai bas bris de fêtement t'hiveeer ?", sans blague, il pelait tellement que je parlais comme ça... J'utilise alors tous mes sens exercés de survivaliste, et en léger complément google maps, pour nous trouver un itinéraire de secours pour se protéger du vent, et rentrer au plus vite, finalement cette rando n'est pas si géniale que ça
.Mon choix se porte sur une gorge (sans piste) à dévaler jusqu'au village de Colombières, à 3h de là. Aussitôt dit aussitôt partis, faut dire qu'avec le vent dans le dos, on court assez vite. On arrive finalement devant la gorge et là
. Ça va être costaud à descendre.Le problème des photos c'est que ça rend très mal les dimensions, en particulier la raideur d'une pente. Aussi, une description complémentaire suffira : La gorge, si vous acceptez de la descendre, serpente sur 2-3 km en pleine montagne, se constitue essentiellement de rochers qui ne demandent qu'à vous aider à dévaler plus vite, et de faces recouvertes de gel qu'il vous faudra descendre en rampant sous peine de rentrer en hélico (la bonne randonnée familiale donc
).Pas de piste (sauf au tout début).
Donc ben y'a plus qu'à descendre avec maxi de précautions.
Le début de la pente vu de plus bas (ça devenait tellement raide ensuite que j'ai pas tellement eu la présence d'esprit de prendre beaucoup de photos...) :
Après quelques centaines de mètres, premier obstacle : un trou, un vrai (oui oui, ce sont des cimes d'arbres devant ma botte
) :
Donc bon ben on contourne (facile à dire quand on est entourés de murs rocheux de 30 mètres de haut), on se pète royalement la gueule, je me démolis la hanche et le genou, puis la cheville pour compléter, mais tout va bien, Flanker dévale une pente (mur ) recouverte de gel à plat ventre et désintègre quelques peu sa tronche dessus, faut dire que moi je l'ai descendue en courant (glissant) ce qui n'est pas forcément une idée pleine d'avenir... Et finalement, alors que tout espoir avait disparu (dramatique dramatique), miracle, le village n'est plus très loin :
Pour finir on finit par déboucher sur une piste, et ne nous restera plus qu'à suivre des traces... De sang (si si de sang), manifestement un mec a plombé sa femme et la traînée sur 1 km dans le massif (remarque que vu le poids moyen des nanas dans le coin, il a de quoi bouffer pour l'hiver), et finalement, ouf on est arrivés.
Bilan : 15 km, montée de 850 m, descente de 800m, démarrage à 9h, fin à 16h. J'ai pris froid, j'ai plus pu marcher comme la dernière rando (éhéhéhé hein flanky
) mais sinon c'était sympa Nicolas
